Améliorer ma Santé

cours 2 – Fanatisme dans le crudivorisme

Ce texte est écrit par Frédéric Patenaude qui a expérimenté de l’intérieur ce qu’il nomme le « fanatisme crudivoriste ».

Je vous joins ce texte, que je trouve intéressant…

Bonne lecture,

Pierre


Mes expérimentations avec le mode de vie crudivore ont commencées à la fin de l’été 1996. Depuis, on me considère non-conformiste en ce qui a trait à la nutrition, et ce qualificatif est entièrement justifié. D’abord, j’ai décidé de suivre un régime stricte, quoique confus, basé sur les principes de l’hygiène naturelle. Plus tard, je suis me suis intéressé au crudivorisme, essayant une panoplie de régimes végétaliens et crudivores. Ensuite, je suis revenu à la nourriture cuite, avant de réintroduire le cru dans mon alimentation et, enfin, de perfectionner mon régime jusqu’à ce qu’il atteigne sa forme actuelle.

Aujourd’hui, je ne me nourrit plus exclusivement d’aliments crus, mais mon alimentation comprend au moins 80% d’aliments vivants. Quoique j’aie suivi un régime strictement crudivore pendant de longues périodes de temps, ce qu’il m’arrive encore de faire occasionnellement, je ne ressent plus le besoin de m’y dévouer à 100%.
Il y a quelques années, j’aurais préféré mourir de faim plutôt que d’avaler un crouton de pain, persuadé qu’une seule bouchée d’un aliment cuit réveillerait mes «cellules cuites» et ruinerait ma santé. Pourtant, je me gavais quotidiennement d’avocats et de préparations crudivores élaborées. À cette époque, toute mon énergie était consacrée à la recherche et la à préparation des aliments biologiques les plus frais qui soit, et pourtant ma vitalité et mon acuité mentale n’égalait pas celles dont je jouissait avant de devenir végétarien. Je me gorgeait parfois d’aliments cuits que j’avais pourtant juré de banir de mon alimentation à jamais. J’étais frustré que le crudivorisme n’ait pas produit les résultats escomptés, honteux d’avoir échoué.
Je peux maintenant considérer cette période difficile de ma vie avec calme, conscient de la futilité du tourment intérieur que je me créais alors. Pour faire la part des choses, j’ai utilisé la méthode empirique, c’est à dire que j’ai mis au banc d’essai chacune des théories pour pouvoir en tirer mes propres conclusions. Cette technique est loin d’être rapide, mais elle m’a beaucoup appris.

Ces essais et erreurs m’ont permis de conclure que :
– Le crudivorisme est un moyen d’arriver à une fin, et non pas une fin en soit. Manger cru devrait donc nous aider à atteindre des buts plutôt que de devenir le but ultime.

– Nous devons nous rappeller des raisons qui nous ont poussées à choisir ce mode de vie. Notre quête d’un régime alimentaire parfait devrait nous permettre de jouir d’une bonne santé et donc d’une vie enrichissante, pas nous mener à un «idéal» abstrait.

– Il nous faut trouver un équilibre plutôt que de consacrer des années à l’atteinte de la «perfection» alimentaire. Si, après plusieurs années de crudivorisme, nous n’avons toujours pas obtenu les résultats escomptés, c’est que notre méthode n’est pas efficace. Il faudra donc analyser la situation calmement afin de trouver des solutions.

– Une détermination de fer n’élimine pas le besoin de connaissances. Pourquoi se résoudre à grimper un escalier de 10 000 marches alors qu’un ascenseur peut vous mener au sommet beaucoup plus rapidement? Cet ascenseur, c’est la connaissance.
MON INITIATION AU CRUDIVORISME
En 1996, j’avais 20 ans. Naïf, j’acceptais facilement de l’information qui paraissait logique et scientifiquement prouvée à première vue. Quoique les dernières années n’aient pas fait de moi un sceptique endurci, elles m’ont permises de prendre du recul et d’acquérir une certaine sagesse par rapport à mon sujet de prédilection, la nutrition. Il m’est donc maintenant facile de juger du contenu d’un livre traitant de nutrition : ils sont tous pareils!

Le concept qui m’a frappé lorsque j’ai entendu parler de crudivorisme pour la première fois me semblait parfaitement logique. Pourtant, cette idée m’a induite en erreur. Comme plusieurs autres en quête de santé de de vitalité, j’ai naïvement accepté la théorie suivante:

«Les aliments vivants constituent la nourriture la plus naturelle pour l’humain. Il est facile d’adopter un mode de vie crudivore : laissez-vous guider par votre instinct er mangez autant que vous le désirez, pour peu que vous choisissiez des fruits et légumes frais ainsi que des noix et graines dans leur état naturel»

Impressionné par la simplicité de cette méthode, j’ai tout de suite adopté ce régime strict qui m’a plus tard causé de graves déséquilibres alimentaires. Pourtant, à première vue, le système fonctionnait. Mon réfrigérateur regorgeait de fruits et de légumes et je mangeais toute la journée sans me soucier des portions. À cette époque, je ne connaîssais encore aucune recette crudivore et n’avais jamais entendu parler du fruit durian. Après une période de détoxification intense, j’ai commencé à me sentir bien malgré de fréquentes fringales. Ma volonté était inébranlable. J’avais fermement décidé de demeurer crudivore pour toujours et de changer le monde par la même occasion.

Mon périple m’a bientôt mené en Californie, ou j’ai découvert la crusine — un univers excitant dans lequel mes désirs pour des aliments taboos pouvaient être assouvis par des versions crudivores. Grâce à des recettes élaborées, je me permettais maintenant de manger de la «pizza», du «gâteau» et même des «pâtes» sans une trace de culpabilité! J’ai également essayé plusieurs variétés d’avocat plus délicieuses les unes que les autres et en suis vite devenu dépendant. Enfin, j’ai goûté au fruit durian. L’expérience était grisante.

Pourtant, quelque chose n’allait pas. J’ingurgitais systématiquement de grandes quantités de gras, des concoctions très élaborées, beaucoup de fruits… bref, beaucoup trop de tout! Mon bien-être s’en est vite ressenti.
ENCORE DES CONSEILS DÉROUTANTS
Deux conseils ont fortement contribué au déclin de ma santé. Le premier affirmait que «Tout aliment cru constitue un choix plus santé que tout aliment cuit», alors que le second soutenait que «Peu importe les symptomes, un malaise physique n’est probablement qu’un signe de détoxification». Crédule, je continuais à me gaver, justifiant mes excès en résonant que «Si c’est cru, ça ne peut pas nuire». Mon bien-être déclinait rapidement, mais je me persuadais que ce n’était «qu’une crise de détoxification».
J’ignorais alors la réalité : une grande majorité des personnes qui adoptent un régime crudivore font face à ces mêmes obstacles! Nous, les pioniers de ce mouvement, n’étions pas assez informés pour faire la part des choses. Notre cheminement n’en fût que plus long et tortueux.

LE MOUVEMENT CRUDIVORE
Depuis, le mouvement crudivore a pris beaucoup d’expension et est maintenant basé – Dieu merci! – sur de l’information solide et souvent soutenue par la science. Pourtant, plusieurs livres traitant d’alimentation vivante continuent à propager des croyances incorrectes et des théories extrémistes qui peuvent éventuellement causer de graves problèmes de santé. D’autres encore prodiguent des conseils très vagues tel que «C’est à vous de découvrir le régime qui vous sera le plus bénéfique.» Pas étonnant que tant de personnes à la recherche du bien-être se sentent confus et démunis!
Un «expert » affirme que les fruits sont toxiques; un autre soutient que l’on ne devrait consommer que des fruits. L’un nous assure que les huiles sont néfastes; l’autre nous conseille d’inclure beaucoup d’huile dans notre régime. Finalement, certains auteurs dénigrent toutes ces théories et se contentent de laisser à leurs lecteurs le soin de «découvrir le meilleur régime».
Voici quelques faussetés concernant le mode de vie crudivore que j’aimerais rectifier une fois pour toutes :
«LES ALIMENTS CUITS SONT TOXIQUES»
Ce genre de déclaration exagérée affaiblit le message du mouvement crudivore en éveillant des craintes inutiles chez les gens soucieux de leur santé. La cuisson ne transforme pas les aliments en poison. Si c’était le cas, nous serions tous mort. S’il est vrai que certaines méthodes de cuisson, tel que l’usage de la friture et la cuisson au grill, entraînent la formation de substances cancérigènes, ce serait une grave erreur d’en déduire que tous les aliments cuits sont toxiques. Ce type d’affirmation présente le crudivorisme comme un mouvement fanatique, lui dérobant toute sa crédibilité. Pourquoi ne pas plutôt proposer qu’en général, «les aliments crus sont meilleurs pour la santé»?
«TOUT ALIMENT CRU CONSTITUE UN MEILLEUR CHOIX QUE TOUT ALIMENT CUIT»
La plupart des mets offerts dans les restaurants crudivores sont loin de représenter des choix santé! Ces concoctions contiennent souvent beaucoup de sel, de gras, d’épices et de condiments.
Plusieurs adeptes de l’alimentation vivante sont persuadés qu’un aliment cru constitue toujours un meilleur choix qu’un aliment cuit, et vice-versa. Cette impression très répandue mais érronée entraîne souvent des excès. En effet, il est faux de croire qu’un aliment est bon pour la santé simplement parce qu’il est cru. L’exclusion de la nourriture cuite ne garantie pas l’efficacité d’un régime alimentaire, tout comme une alimentation saine ne constitue pas un gage de santé.

Frederic Patenaute

Une réflexion au sujet de “cours 2 – Fanatisme dans le crudivorisme

  1. Christine

    Ouf !

    Quelle expérience personnelle pour ce jeune homme !

    Le contenu est surprenant et ces commentaires nous incitent à faire d’autres choix. Pour cette raison, le choix de cet article dans cette rubrique m’apparaît pertinent.

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